L'ambiance hivernale - SOUVENIRS -
Nous sommes le 27 décembre.
A la radio , ce sont les infos de 6h du matin , J'écoute .
Le journaliste annonce que nous subissons le 53 ième jour de neige et : ce n'est fini.
Du jamais vu depuis 1906 mais il fait aussi froid qu'en 1996 .
Parlons- en de cette année là . . .
Je m'en souviens parfaitement et comme si c'était la semaine dernière . . .
On a parfois des points de repères, des souvenirs bien précis n'ayant pas de rapport avec la météo mais qui font que . . .
je me vois clairement sur l'autoroute rentrant du travail (Luxembourg) un 23 décembre dans 20 cm de neige . . .
- 7 heures pour faire 62 km - ce fut un traumatisme : Il n' y avait rien le matin . Les prévisions météo n ' étaient pas ce qu'elles sont aujourd'hui pas aussi pointues en tous cas . (enfin le sont elles vraiment aujourd'hui ? )
Il est 15 heures, quand attirée par un mouvement je regarde par la fenêtre du bureau car en plus il fait presque sombre. Je vois des flocons qui tombent dru mais je ne vous raconte pas : dru de chez dru . . . a l'époque je n'ai pas d 'APN bien évidemment
Le temps d'aller aux lavabos : j'entre dans le bureau et je vois déjà 5 cm sur l'appui de fenêtre et le rebord du mur d'en face . . . Je commence à m'inquiéter . Si ça continue on arrivera pas à sortir du garage du bâtiment , son accès est très pentu .
De fait ! je pars et je descends au garage : il est 17h30
Les institutions situées au point culminant de la ville , la couche de neige s'épaissit à vue d'oeil . . . Il est 18h20 j'arrive enfin sur le pont de l'autre côté du bâtiment il m'a fallu presque'une heure pour faire 500 m
On ne reconnaît pas la ville ; n'empêche c'est trop trop beau . Les voitures semblent se bousculer ; c' est à celle qui va passer la première pour atteindre l'autoroute. tout le monde dépasse tout le monde c'est d'une anarchie inqualifiable - je sais que certains prennent l'avion - Mais ils prennent des risques et j'apprends par la radio que tous les avions restent au sol je suis à 2 km de l'aéroport
je rappelle pour celles qui l'ignorent que ce soir : ce sont les grands congés de fin d'année et pour 10 jours
- Un tohu-bohu infernal -
2 heures plus tard seulement , arrivée sur l' autoroute à 3 km de là : tout est bloqué . Voitures dans le fossé, camions en ciseau .
On est tous surpris
L'ho - rreur . . . . je panique . Seule dans la voiture c'est quand même pas évident . . . Quand enfin , avec patience et patinage , - 2 h - je parviens à faire les 18 km d'autoroute et j'arrive à la sortie . . . . pour reprendre la nationale qui mène à la maison, - 26 km -
Oufff il semblerait que ce soit plus calme il y a autant de neige mais j'ai un peu plus d'aplomb d'autant qu'il y a moins de camions quand dans ma lancée : 45 km/h , sur le dessus de la cote de Chatillon : je suis arrêtée par la police
Il est interdit de descendre cette cote elle est devenue une vraie patinoire . Un camion s'est retourné et bloque les deux accès en bas de la côté . . . . il y a des voitures derrière moi . On nous fait passer par une route communale, en pleine forêt et sans lumière . . . goudronnée , soit, mais si enneigée que je suis incapable de voir ou je roule JE DIS BIEN INCAPABLE il y a moins de neige qu'à Luxembourg kirchberg (très haut) mais tout de même plus 30 cm
J'ai cru mourir de trouille de stress et de panique . . . Tout ça réuni ça fait très mal . . .
Il est 22h.
je suis épuisée par cette attention constante , fixant la route avec des yeux grands globuleux , les flocons tombant en masse ont fini par me donner le tournis et ma voiture est allée . . . tout droit dans le fossé.
J'étais dans le noir le plus total . A l'époque, évidemment , pas de GSM pour appeler une dépanneuse. j'ai attendu de voir des phares au loin et me suis placée en plein milieu de la route préférant qu'on me passe sur le corps plutôt que rester là encore une demie- heure de plus .
J'ai fait tourner les bras comme un moulinet en criant : " arrêtez arrêtez svp" . . . Une voiture s'est donc arrêtée - forcément - puis une autre . Deux hommes et 1 femme n'étaient pas de trop pour pousser et me sortir de là .
Ce qui fut fait non sans difficulté . . . . je revis le moment en vous le relatant !
j'arrive enfin à la maison et je me mets à pleurer Non seulement épuisée par tout ça mais par ma journée harassante d'autant que je commence à 7h30/8h et que je suis levée depuis 5h30
Heureuse d'avoir été secourue je continue mon chemin tremblante des pieds à la tête et malgré la musique je vous assure qu'on entendait dans l'habitacle mes os s' entrechoquer : juré craché à l'époque j'étais très maigre
Quelle aventure ! ! ! !
je suis rentrée vers 23h40 sans (sens) (sang) -.dessus dessous . Depuis ce soir- là je suis traumatisée à vie et plus jamais je n'ai conduit ma voiture par mauvais temps
Tant pis je peux encore marcher : alors c'est ce que je fais et la voiture reste au garage : l'avantage ET BIEN c'est une façon de ne pas consommer trop d'essence