La maison
MA MAISON
La maison ,Ma maison , c'est tout simplement ma meilleure amie . Sans elle je ne suis rien . Je ne pense qu'à elle. Je ne vis que pour elle . Je ne dépense que pour elle . Il arrive que ce soit un "gouffre" car l'entretenir n'est pas de tout repos. Si je dois la quitter pour quelques jours, ça me rend malade . Je vous donne ma parole que c'est à ce point là.
Certains lieux réconfortent l'âme . . . Il y a certains lieux , certaines maisons ( elle est celle-là) , auxquelles on doit toute sa vitalité . . . Elle me donne l'énergie ,l'envie ,la passion ,la création , le confort et le réconfort . . . c'est mon bâton de vieillesse . . . Si bien que loin de chez moi : je perds la force que m'insufle CE lieu
Sitôt que vous l'abandonnez , elle se laisse aller . Elle se rappelle à vous constamment . Elle est exigeante.
C'est ça . . . EXIGEANTE !
Qu'on l'appelle château , maison de maître, mas , bastide , villa, pavillon , longère, fermette , Manoir , chaumière, cottage , peu importe à partir du moment où vous la possédez ou qu'elle vous possède : vous êtes sauvée . . . Si si Sauvée . Par ces temps incertains et parfois douloureux à vivre , avoir son toit c'est avoir une fortune et quelle que soit le nom qu'elle porte : mas- bastide- pavillon- fermette- . . . et quelle que soit sa superficie !
Ne dit -on pas " . . . qu'il vaut mieux un petit chez soi qu'un grand chez les autres . . ." ?
Oui , ma maison est petite mais ce n'est qu'un effet d'optique .
Une maison est toujours trop grande quand on avance en âge . . . Elle n'a pas de nom puisque c'est une simple maison, une maison simple , sans cachet , soit , mais dotée d'une âme exceptionnelle et vous verrez pourquoi .
Elle est mon refuge , ma protection .
Elle a reçu un prénom puisqu'elle n'était pas digne d'un nom.
Il est inscrit depuis que j'en ai pris possession sur l'arcade de la porte du jardin en béton . Celle qui donne sur la route de l'arrière . Mais ce prénom n''est visible que de l'intérieur . Nous ne sommes pas dans une station balnéaire ! Chaque fois que je me balade là bas , en Belgique comme en France, je prends plaisir à lire tous ces noms qu'on a donné à sa seconde résidence et j'imagine les jolies histoires des précieux moments de l'achat où couples et familles ont cherché comment et pourquoi lui donner le nom de : "Les 4 as" , "Le roi de trèfle ", "La dame blanche", "A tire -lyre"" ou simplement . . . "Mon rêve" !
C'est trop émouvant ça !
La mienne s'appelle "La Marette" non pas parce qu'il y a une petite marre, car, dans 1 are de terrain ce serait l'équivalent d'un lac . . . L'histoire du "prénom" serait trop longue et trop intime . Il m'arrive d'avoir la larme à l'oeil en me remémorant tout ça .
Cette maison ?
M'enfin ?
Rendez-vous compte : Personne n'en voulait ! Personne !
Elle a été proposée de gré à gré d'abord, puis , comme personne ne s'y intéressait , les propriétaires ont abandonné l'idée de la vendre pendant quelques mois. Plus tard elle s'est retrouvée sur le marché mais en vente publique cette fois - les agences immobilières n'avaient pas la cote qu'elles ont maintenant -
Et là pareil : PAS UN AMATEUR . C'est fou ça !
Mais pourquoi donc ?
Évidemment elle n'était pas belle.
Évidemment elle ne payait pas de mine à l'intérieur.
Évidemment il y avait tant à refaire .
J'ai demandé conseil à un architecte qui s'est déplacé pour me dire : "oui elle a un p'tit potentiel " mais d'ajouter : " pourquoi celle- là il y en a de si belles sur le marché " .
Alors, je me suis laissée influencée et j'ai laissé passé . . . le temps !
Je suis allée voir ailleurs et j'ai trouvé bien plus jolies, bien plus saines, bien plus adaptées à mes désirs . . .
Évidemment bien plus chers aussi . . . Mais bon !
L'autre me trottait dans la tête . Je ne comprends toujours pas quel fut le déclencheur qui vous dit : " c'est elle " ? je cherche et vraiment je ne vois pas . . .
C'est indépendant de notre volonté je pense . J'aime et je le crois quand les gens, dans les émissions de déco , disent : " cette maison nous a choisi " . Ils ont tout à fait raison . . .
Elle est située au bord de la nationale , dessus presqu' ! : bus, camions et voitures défilent du matin au soir et pourtant c'est celle là que je voulais .
Alors je suis revenue lui rendre visite , une visite de courtoisie , sans plus . . .
Je voulais savoir si elle m'accepterait ?
En m'allongeant par terre les yeux fermés dans la chambre que je choisirais pour moi je me suis demandée : " Y serais- je si bien que ça" ?
Il restait encore 2 ou 3 meubles au rez- de-chaussée , manière de lui donner un peu de vie . . . En entrant , dans un espace qui n'était ni un hall, ni une pièce à vivre mais simplement un endroit qu'on appelle : le pelle (?) (zut il me faut demander à mon père la signification de ce mot parceque ce n'est pas du patois ) , un piano était adossé au mur face à l'entrée et j'ai tout de suite vu cette photo dans un cadre : une très jeune femme - mon âge - j'ai su par la suite qu'elle était née un 31 décembre comme moi
Elle s'appelle Anne , je m'appelle Vivi-ane .
Elle était la préférée de la maison puisqu'elle en était la seule petite fille , c'est vous dire si elle prenait de la place sur les murs. Toutes les deux portions les cheveux longs et blonds . Nous ne nous sommes jamais rencontrées : je suppose qu'elle habite toujours Bruxelles . . .
Elle m'attendait . . . je vous dis ! Elle m'attendait cette maison banale , dont personne ne voulait .
J'ai alors proposé un prix chez le notaire et le mien a été le leur - Évidemment ! Ils n'allaient pas laisser passer cette opportunité d'une jeunette crédule . . . Ils ont du se dire : " Bon débarras" .
Mais c'est vrai : Dieu qu'elle était moche .
Elle était propre et ne sentait guère le renfermé pourtant depuis 2 ans sur le marché . . . et sans doute 4/5 ans inhabitée
Mais c'est une fois le prix accepté par les propriétaires que les doutes ont commencé . . .Je sais que c'est pour tout le monde pareil : tant que les travaux ne sont ni commencés ni finis . . . on a les chocottes . . . Et moi je les avais !
Nous étions en 1985 . Je l'ai acheté cette maison . Les réticences de mon père qui à l'époque m'avait dit ; " m ' enfin tu ne vas quand même pas acheter ça " ? ne m'ont même pas effleurée alors que j'ai toujours écouté ses conseils et ses avis . Expliquez- moi pourquoi ? Moi qui suis toujours dans l'hésitation . Moi qui ai toujours suivi les conseils de mon père , surtout sur ce sujet il a construit 5 fois ? Et bien cette fois- là non : je suis passée outre . Sa réflexion sur ma maison me revient souvent en tête , très souvent , alors qu'à l'époque, même si ça m'avait blessée , je l'avais aussitôt oubliée.
Il me semblait que j'étais dans le "bon" ! Alors que je ne suis pas sûre de moi du tout. En plus je n'y connaissais pas grand chose à l'époque . Ce serait maintenant, je saurais immédiatement quel en serait le potentiel ! Mais je sais que je me laisserais séduire par un truc en tous cas , celui qui fait tilt . Ce ne serait pas moi qui choisirais , mais La Maison qui Me choisirait . . . Vous savez , celle qui n'attendait que vous ?
Voici pour l'histoire de l'achat mais ce n'est pas terminé . Vous me connaissez, je suis bavarde et j'aime raconter . . . . surtout les belles histoires. Et celle là a été la plus belle de ma vie . . .
Vous pensez bien qu'avant de poser le prix un après midi d'oût 85 chez le notaire, je suis allée au cadastre. Je voulais tout de même en savoir plus sur cette maison . Problème d'innodation ou pas ? Y avait il eu un suicide ? Y avait il eu des morts suspectes ? Un bureau de la kommandantur durant la guerre ? Avait- elle brûlé à une époque ? Cette maison avait elle une histoire malsaine ? Mais non puisque je ne sentais rien de bizarre, bien au contraire.
A la Mairie , un échevin avait bien connu l'ancienne propriétaire et à part un mari mort à la guerre en 45 tout était normal + que normal . J'ai ensuite décidé d' interroger le voisinage, fort peu loquasse à l'époque - il ne l'est pas plus aujourd'hui - tous de me dire : " rholalalala Mme Olislagers quelle femme EXCEPTIONNELLE . . . quel bonheur cette petite dame !
J'y avais toujours senti d'excellentes ondes - oui j'ai un certain potentiel de ce côté là - croyez- le ou pas peu importe . Je me suis dit : " alors elle est pour moi " et suis allée de ce pas, proposer mon "prix" chez le notaire .
Les propriétaires devaient descendre de Bruxelles . Lors de la rencontre, à l'étude, pour la signature de l'acte j'ai été agréablement surprise par la gentillesse , la classe et l'élégance de ce couple . Ils étaient proches de la septantaine . Nous avons alors fait connaissance . Le notaire nous a laissés un petit moment , dans une petite pièce, pour bavarder entre nous le temps d' en terminer avec un autre client . . .
C'est en donnant mon nom de famille qu'ils m'ont tous les deux regardée avec insistance et très étonnés m'ont demandé : " Connaissez vous Mr. Gabriel P. ? " . . . " Mais oui évidemment c'est mon oncle . " J'ai bien cru qu'ils allaient s'évanouir et moi aussi . Ce couple m'avait connue toute petite - 4 ans - et je les avais frappée . . . Pourquoi me direz- vous ? Non que je fus une enfant exceptionnelle - si peut être après tout (mdr) - mais , mon oncle Gabriel et son épouse étaient les meilleurs amis de ce couple (à Bruxelles) , et de ce fait , ils avaient assisté à l'enterrement de mon petit frère en 1957 ici en Gaume . Voilà pourquoi ils se souvenaient bien de la petite fille que j'étais . . . Quand en 1974 mon oncle est décédé . Nous nous sommes retrouvés bien des années plus tard , à Bruxelles cette fois , mais pour son enterrement . . . Bien sûr on s'est dit 2 mots par politesse mais on ne s'est pas attardés à ce moment -là.
Que d'émotions que d'émotions . . . Vraiment ! Cette maison était la maison de madame Jeanne - A savoir : Jeanne est mon second prénom - (??) . . . Et Jeanne, fille unique , avait hérité de sa mère Mme Olislager ! Celle-ci avait vécu dans la maison jusqu'a plus de 90 ans et seule depuis la mort de son mari . Elle n'avait , depuis 1945, jamais refait sa vie . Aie aie aie , moi aussi , pour tout vous dire , j'y suis seule et je n'ai pas refait ma vie . . . .
L'espoir fait- il vivre ??? (MDR) je plaisaaaaannnnte . . .
Car non non, il semble que madame Olislager soit venue me souffler à l'oreille de rester seule que c'était bien mieux pour moi !
Ce n'est pas vrai mais j'aime à le croire . . .
Vous pensez bien que nous n'en sommes pas restés là . je suis restée en contact avec Jeanne et son mari Pierre . Ils sont venus 3 ou 4 fois à la maison bien après que tous les travaux soient terminés . Et ma très chère Jeanne de me dire à chaque visite :" Mon Dieu ma petite Viviane tu es la petite fille que maman aurait souhaité . . . "
Par la suite , ils n'ont plus su se déplacer, mais "épistolaire - ment" , nous prenions de nos nouvelles Jeanne et moi . . . Quand j'ai appris sa mort fin 90 j'ai été d'une tristesse sans nom . . .
C'est pas fini . Vous ai- je déjà dit que j'aime les cimetières ? D'ailleurs depuis peu j'ai fait mon choix . . . Mais à l'époque , un soir de promenade , peu de temps après le déménagement j'ai traversé , croyez- le ou pas, pour la première fois, le cimetière de ma petite ville qui est particulièrement agréable et très beau : je suis tombée pile poil sur la tombe de "MA DA ME de MA Mai son" . Je l'aurais cherchée je ne l'aurais pas trouvée . . . Avouez quand même ? Ne sont- ce pas des petits "signes du destin " tout ça ? Moi je les prends comme tels . Ça m'arrange
Vous ne la trouvez pas belle l'histoire de ma maison ? Je la trouve assez troublante et émouvante et je suis convaincue qu'elle n'attendait que moi . . . Depuis, pas une seconde , je n'ai envié une autre maison, pourtant : toutes , toutes , toutes , plus belles que ne le sera jamais la mienne, je vous en donne ma parole , je ne les envie pas . Et puis , j'aurais l'impression de la trahir . . .
Et Ma maison me demanderez -vous ?
M'enfin ?
Elle est en long en large et en travers tout au long de mon blog ET à part la cave et le garage vous y trouverez des photos d'avant et d'après . . .
Fouinez, feuilletez , refeuilletez et retournez -y ! JE SERAIS VOUS JE ME CANTONNERAIS AUX CATÉGORIES SUIVANTES
l'avant - après maison
l'avant - après mon jardin
L'avant - après Les ambiances maison et studio
Allez : illustrons le sujet : LA MAISON vue par les peintres
Signé Aliette
De Charlotta Ward
cette série sont des peintures du couple PER NULEN & MARIA CHRISTENSON-BERNHARDSSON
j'aime trop ce qu'ils font
plantskolan
dans un monde enchanteur . . . où il n'y a que des couleurs
de Anna Emilia
Rachell Wells
laura Amiss
Jennifer Harrisson
By candistreap
Killick
Mes toiles préférés
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