24 chambres : Chambre Classique, Chambre Supérieure, Chambre Familiale, Guitounes et Chambres Communicantes. Votre chambre dans UN hôtel proche de la Dune du Pilat.
re - Découvrons l’artiste
Son œuvre & Son histoire
L’illustre artiste de la décoration d’intérieur a mis à contribution son talent pour faire revivre l’établissement mythique, des années 40 et 70, du Pyla.
Celle qui a redécoré un célèbre club londonien et l’hôtel Saint-James de Paris, s’est lancé un nouveau défi en 2017 avec La Guitoune.
Elle a su allier son univers vintage et décalé, tout en conservant la façade néo-basque classique, à la couleur safran, des architectes Ducos et Rougier, mais aussi, l’esprit de La Guitoune, en s’inspirant des archives.
Cette ancienne attachée de presse mode, franco-américaine, a commencé la décoration d’intérieur lorsque l’un de ses amis lui a demandé de redécorer son restaurant londonien.
Elle devient ainsi, l’icône hype et kitsch de Londres, avec un univers bien à elle : couleurs vives, motifs atypiques et choix assumés.
La décoration lui permet de raconter une histoire. MAIS OUI c'est vrai votre maison votre décoration vos objets doivent raconter une histoire c'est ce que me disait la comapgne de mon meilleur ami de flandre (artistes tous les 2 )
Elle crée des espaces où elle aimerait venir danser, dormir ou manger. Son travail ne laisse personne indifférent !
Qui est Bambi Sloan ?
Ancienne attaché de presse de la mode cette franco-américain qui ne fait rien comme les autres à fait il y a quelques mois une entrée remarquée dans le petit monde de la « Déco » en réalisant l’ensemble de la décoration de l’Hôtel Saint James à Paris. . . . on dit d'elle qu'elle est une femme de caractère
Avant d’en arriver là, l’aventure de Bambi Sloan commence en Angleterre lorsqu’un de ses amis lui propose de décorer un restaurant londonien. Ce lieu fréquenté par Madonna et Stella McCartney devient ainsi la carte de visite de « Bambi décoratrice », propulsée icône hype et kitsch des branchés londoniens.
Le monde de Bambi Sloan est fait de couleurs, de motifs et d’accumulations dans tous les sens.
Un univers atypique dont seule Bambi a le secret. Avec un style qui n’a pas son pareil son travail dans l'htoel SAINT JAMES à PARIS (voir sur le blog) ne laisse pas indifférent. Loufoque et drôle
moi je ne dirais pas loufoque
Bambi Sloan, l'interview sans langue de bois d'une décoratrice
C’est à l’hôtel de JOBO qu’elle vient à peine d’achever que Bambi Sloan me donne rendez-vous. Personnalité incroyable au charisme fou et au talent incontestable, cette franco-américaine se livre, sans filtre, à Luxurydesign.
On commence notre interview dans le désordre. Déconcertante, Bambi Sloan, la dynamique artiste, me raconte qu’elle préfère une rencontre à un simple jeu de questions-réponses sur papier. Elle aurait mis des mois à m’écrire un livre plutôt que de me livrer des réponses à mes interrogations, tant sa vie est riche de rebondissements, d’histoires et de diversités. Bambi me dit en souriant « si vous regardez de près ou de loin mon travail, je suis une très jeune décoratrice. J’ai commencé presque accidentellement dans la décoration. Avant ça, j’étais dans la communication. J’étais une bête de mode, j’en connais tous les travers …
Aujourd’hui, je crois que la mode, celle faite par les grands ceux que j’appelle les vrais créateurs, existe encore.
Est-ce qu’il y a encore de grands créateurs ?
Bambi: Oui il y a encore ! Je pense, par exemple, à Christian Lacroix. C’est criminel c’est qui lui a été fait, c’est un crime contre la mode ! Tout ça pour des histoires de finances … Perdre son passé c’est vraiment dommage, quelqu’un d’aussi extraordinaire devrait avoir un château.
Comment êtes-vous arrivée dans la mode ? Quel est votre parcours ?
Je suis tombée dans les métiers de la mode par accident comme pour beaucoup de choses et je me suis rendue compte que j’aimais ça. Je fais mon premier chantier à 13 ans. Mon père avait acheté un immeuble à New York. Il nous a fait visiter l’immeuble et nous a décrit les pièces. Il y avait deux chambres pour ma sœur et moi. Mon père m’a demandé comment je voulais décorer ma chambre. J’ai pris la chambre où il y avait un mur de briques. Mon père m’a dit que je pouvais la décorer comme je voulais. Et puis c’est parti en sucette totale. J’ai mis, sur ce mur de briques, des fleurs artificielles.
J’ai passé un an à collecter des bouteilles de Coca-Cola.
À l’époque, sur les bouteilles, on enlevait les capsules de Coca-Cola car elles étaient interdites. Les gens les jetaient partout et on pensait que c’était dangereux pour la sécurité. J’ai demandé à des amis de me garder les capsules. J’en ai fait un rideau façon « Paco Rabanne ». Papa m’a dit « Que veux-tu comme peinture ?« . Je lui ai demandé s’il pouvait me faire un plafond bleu ciel… et j’ai fait un ciel au plafond.
Aujourd’hui, dans le salon de mon duplex à la Madeleine, j’ai un ciel au plafond. Dans ma chambre, j’en ai un autre bleu marine avec des étoiles dorées. Vous voyez, je n’ai pas beaucoup changé !
J’ai encore les mêmes goûts qu’à 13 ans. (m'enfin c'est drole c'est pareil pour moi mes gouts n'ont presque pas changé )
Durant mon adolescence, la mode de la peinture fluorescentes est apparue. J’ai repeint mes murs avec plein de couleurs. Donc ça c’est mes premiers pas dans ce métier. Mais je savais pas que je pouvais et que j’allais en faire mon métier. C’est pareil pour mon destin d’attachée de presse, je ne savais pas ce que c’était. Je l’ai fait par accident. Toute ma vie a été faite de rencontres. Ce que je voulais faire, la seule et unique chose, c’était d’être danseuse. J’étais chez Balanchine à New York, on nous donnait des coups de bâtons, et ça c’était ma vie jusqu’au moment où j’ai eu un accident de ski. J’ai passé un an et demi en rééducation. À la maison, nous parlions le français et l’anglais. Mon père était américain. On mélangait les deux langues quand nous étions à la maison.
Vos parents se sont rencontrés en France ou en Amérique ?
C’est encore mieux que ça. Mais parents se sont rencontrés en pleine mer. Ma mère partait pour être fille au pair. Elle s’occupait de la fille de Maria Montez et Jean Pierre Aumont. Maria Montez est morte tragiquement, c’est maman qui l’a trouvé.
Et quelques mois plus tard Jean-Pierre Aumont a eu un contrat pour tourner un film. Dans cette ambiance morose, il a décidé d’emmener tout le monde, les sœurs Montez, sa fille et ma mère.
Ils sont partis en première classe entre New York et le Havre. Ma mère a rencontré mon père à l’aller, puis ils se sont fréquentés pendant les 15 jours à New York. Mon père a dit à ma mère « Je t’en supplie, ne repars pas ». Mon père avait vendu son agence de pub. Il avait déjà été marié et était parti faire le con en Europe. Je pense qu’il avait bien profité et qu’il est tombé amoureux. L’histoire a commencé comme ça.
J’étais au lycée français à New York. J’ai passé mon bac avant de venir en France pour passer des vacances, comme d’habitude. Je ne suis jamais rentrée à la maison. Je voulais être peintre, m’installer à Montparnasse comme Picasso. Mon père m’a envoyé une lettre terrible en me disant « Ma fille, tu t’égares. Paris c’est mort ! L’art, c’est à New York« .
J’avais une vision totalement romantique de Paris … mais j’ai vite déchanté. Si vous voulez, je n’étais pas faite pour être toute seule. Je prenais des cours du soir « Place Victor Hugo ». J’ai fait toutes les préparations aux Beaux-Arts mais à un moment donné, je me suis demandée si j’étais faite pour être toute seule devant ma toile. La réponse était évidemment non.
Puis, je suis devenue attachée de presse.
J’ai rencontré un jeune homme anglais, Simon Baker. Il était Directeur Marketing d’une grosse boîte pétrochimique. Celle-ci avait lancé une fibre textile. J’étais l’attachée de presse de cette fibre. Nous nous sommes posés beaucoup de questions sur la meilleure façon de lancer cette fibre. Je voulais viser très haut, aller au sommet de la pyramide et descendre.
Je suis allée voir Christian Lacroix, Jean-Paul Gaultier pour leurs proposer la fibre. Et puis, nous nous sommes dits qu’il fallait faire un très gros événement avec le salon du tissu « Première Vision » et viser l’international. J’ai passé énormément de temps avec Simon parce qu’on se rigolait beaucoup. On avait des réunions à Londres. En général, c’était le lundi ou le vendredi, ainsi nous passions le week-end à là-bas. Nous travaillions très dur mais nous rigolions beaucoup.
Un jour, Simon m’a dit « Ta maison, c’est l’endroit que je préfère le plus au monde. Ta maison, c’est vraiment n’importe quoi. Je m’y sens tellement bien, c’est funky et élégant à la fois. C’est drôle, il s’y passe tellement de trucs. Si nous pouvions créer un endroit comme ça à Londres, faire un club comme chez toi et on met le feu" .
C’était en 1999. On a fait ce truc improbable, près de Nothing Hill. Ce lieu s’appelait le Harry’s Social Club. À l’origine, c’était un vieux pub pourri, fait avec des copains.
Nous avons décollé 50 ans de papiers peints qui puaient la bière et la cigarette.
J’ai fait ça avec un budget plus que limité. Je me suis éclatée. J’essayais de mixer du Emmaüs avec d’autres choses… J’allais chez Emmaüs car je n’avais plus de sous. J’avais tout dépensé dans une moquette, ma propre moquette, façon plancher de pub. Les gens rentraient et ils ne pouvaient pas croire qu’ils marchaient sur une moquette. J’avais acheté chez Emmaüs, des roseraies, des crucifix en bois et Simon m’a demandé ce que j’allais faire de ça. Je lui ai dit « ça, c’est pour ma table Madonna« . Simon me dit « Tu vas faire une table Madonna ?« …
Simon n’a pas eu peur à ce moment-là ?
Simon n’a jamais eu peur. C’est comme pour le JoBo. Moi j’ai eu peur. Je me terrifie parfois. Tout le monde pense que Bambi sait ce qu’elle fait. Et parfois en regardant, je me dis « Est ce que je ne vais pas trop loin ?« (mdr) .
Et puis, je me dis que ce n’est que de la déco et non de la chirurgie … Ce n’est pas très grave finalement si on se trompe…
Bref, pour le Harry’s Social Club, on ouvre l’endroit. Trois semaines plus tard, Madonna est assise à sa table. Au début, on n’a pas compris comment elle est arrivée là. On a mené notre enquête pour comprendre comment elle avait connu notre lieu. À chaque fois, qu’il se passait quelque chose comme ça, j’étais dans le train pour reprendre mon job d’attachée de presse.
Un jour, Simon m’appelle et me dit « Tu ne devineras jamais qui est assis à la table Madonna. Je lui dis Michael Jackson ?« . Il me dit « Plus grand que ça » et me répond « Mike Jagger » . Là, je me dis « Fuckin’ shit, ils ne veulent pas me voir, à chaque fois, je ne suis pas là » …
Simon et moi, nous ne connaissons pas ces gens-là. C’est le bouche à oreille qui a fait la réputation du lieu. Le metteur en scène de Madonna habitait à 300 mètres de là. Il était membre du club. Il a fait venir la Star. Un jour, elle a voulu revenir seule, sauf qu’elle n’était pas membre… elle est rentrée quand même … Je ne suis pas physionomiste pour un sous, alors j’aurai pu refuser des gens facilement.
On avait appelé ça Harry’s Social Club car Harry était un vieux jamaïcain qui venait boire son verre dans le pub tous les soirs depuis 1954.
Quand il m’a vue, collée au plafond entrain de le peindre façon Turner, (peintre des ciels de mer) Harry me disait « Je suis ici depuis 1954. je suis le premier homme noir à avoir joué dans une équipe de football anglaise. Est ce que je serai encore le bienvenue après ? » Nous sommes devenus dingues de ce type… Pendant tous les travaux, à 17h00, il passait, rentrait en plein chantier en posant la même question. Il se mettait toujours au même endroit… Je lui ai fait un fauteuil sur lequel j’ai écrit « Harry, depuis 1954« .
Nous avons décidé de mettre le tarif d’entrée à 80 pounds car 80 était l’âge d’Harry. Puis, nous avons créé un passage où il fallait payer à boire à Harry. Donc, il a été gâté. On trouvait toujours quelqu’un pour le raccompagner dans son petit HLM. Il y a eu ce premier phénomène de l’arroseur arrosé.. Quand j’étais attachée de presse, je courais après les journalistes pour écrire des papiers sur mes créateurs. Là, les journalistes qui me couraient après pour écrire sur moi !
Puis, il y a eu un membre Italien qui a demandé le nom de la décoratrice du club… Simon a donné mon nom et m’a appelé pour dire que le type avait une maison … J’ai demandé à Simon si la personne était sympa .. Et il m’a dit « Tu n’as pas compris, tu sais que tu peux te faire payer pour ça » … Moi, ça me faisait peur ! J’avais peur d’être un effet de mode, un peu comme les glaces et les « Flavour of the month »…
Finalement non, les projets se sont enchaînés…
Est-ce que vous aviez des concurrents à l’époque ?
À l’époque, je faisais attention à rien. Aujourd’hui, je trouve qu’il y a des gens avec une personnalité très forte, qui font ce qu’ils ont envie… ça c’est génial. C’est pour ça que les clients viennent nous chercher.
Si les propriétaires du JoBo sont venus me chercher c’est pour ça… Xavier (l’un des propriétaires du JoBo) m’a parlé il y a 3 ou 4 ans de l’univers de Marie-Antoinette … mais je lui ai proposé une autre idée car je ne pouvais pas transposer l’univers de Versailles.
J’ai tout de suite pensé à Joséphine Bonaparte (femme de Napoléon 1er)… Cette femme a une histoire dingue. Epousé l’autre tâche de Bauharnais, elle quitte les Antilles à 16 ans. D’ailleurs, son nom « Joséphine de Bauharnais » est un non sens, une erreur que tout le monde fait. C’est soit Rose de Bonaparte ou Joséphine Bonaparte …
Enfin bref, j’adore la période « Directoire » avant le 1er Empire et son côté « Moi, Jules César » ou la folie du style Napoléon III …
Cependant, on peut reconnaître à Napoléon tout le mérite d’avoir relancé l’artisanat qui avait beaucoup souffert. Donc, pour ce projet, je pouvais jouer avec l’univers Directoire et Joséphine. Pendant longtemps, on disait Bambi c’est un peu Madeleine Castaing. et c'est vrai Je suis ravie de ça car comme elle, je n’ai pas fait d’école, je suis très libre.
Madeleine Castaing adorait Joséphine et à 80%, elle s’inspirait d’elle, du directoire, du tapis « panthère » et de Malmaison … En fait, cet hôtel, c’est un peu un retour à tout ça. J’ai voulu rendre à « César ce qui est à César ». Je n’ai rien inventé, d’ailleurs personne n’invente rien …
On ajoute tous son petit grain de sel. Moi, c’est cette rose. On imagine facilement cette femme allant couper des roses, remplir des paniers, en faire tomber sur son tapis « panthère » et marcher dessus … Voilà, je me raconte des histoires et c’est pour ça qu’on retrouve des roses sur ce tapis.L’histoire, c’est mon cadre et ça me permet de me structurer
L’histoire, c’est mon cadre et ça me permet de me structurer… Pour Joséphine, j’ai vraiment envie de visiter l’hôtel Beauharnais (l’Ambassade d’Allemagne) et découvrir l’univers de Joséphine, la décoratrice .
Elle a fait cet hôtel privé pour son fils. Pourtant, ni l’un, n l’autre n’y ont vécu car, lorsque Bonaparte a vu la facture, il a refusé de payer la note et a vendu ça aux Prusse.
Et le Saint-James, quelle est son histoire ?
Le Saint-James, c’est une autre histoire…
On est en plein Napoléon III.
C’est un palais Napoléon III à l’origine et ce qui est génial avec cette période, c’est que c’est du grand n’importe…
Cependant, à cette époque, on s’occupait pour la première du confort des Bourgeois, tout en gardant le côté « m’as-tu vu ».
Pendant le Napoléon, ils n’ont pas fait table rase de passé. Ils ont pris tous les « Louis », « Charles » …. et ils ont tout mélangé.
Quand, je suis rentrée dans ce palais, assez laid et sinistre, j’ai fait abstraction de ce que je voyais. J’ai regardé le squelette, la structure et les murs. Ceux-ci étaient magnifiques. Je me suis amusée à magnifier tout ça et à raconter une histoire.
Dans le jardin, les montgolfières rappellent l’origine du terrain sur lequel a été construit la Fondation Thiers (nom initial du Saint-James). Ce terrain est le lieu d’envol des montgolfières… et donc j’ai repris les sources de cet endroit et j’ai mis cet élément que j’ai mis dans mes papiers peints. J’y ai également placé des singes.
Pourquoi des singes ? Parce que j’avais envie de mettre ça et comme c’est du Napoléon III, on fait ce qu’on veut.
Avez-vous déjà été critiquée sur vos projets ?
J’ai eu, une fois, un papier d’un Anglais qui avait écrit sur moi, avec beaucoup d’esprit, en disant que le Saint-James ressemblait à un bordel … Je n’ai pas trouvé ça vraiment méchant, c’était même juste, car lorsqu’on regarde un bordel (sans ma déco), c’est un mélange de plein de choses… D’ailleurs, le film « Maison Close » aurait pu être tourné au Saint-James.
De nombreuses personnes se disent « Architecte d’intérieur, créateur, designer », vous en pensez quoi ?
Ah moi non, je ne me dis pas Architecte d’intérieur. Je suis décoratrice. Je suis obligée de conseiller les clients sur les placards ou autres mais je ne suis pas architecte d’intérieur. Moi je suis comme une concierge, ça me va … Je ne veux pas être inaccessible.
D’ailleurs, c’est drôle car il y a surement des gens qui hésitent à m’appeler car j’ai peut-être fait des choses plus grandes que nature et j’ai peut-être une réputation non pas personnelle mais une réputation sur mon travail.
Un jour, j’ai une femme qui m’a appelé au bureau et je dis « Bonjour, Bambi Sloan Studio« .
La dame me dit « Est ce que je peux parler à Bambi Sloan?« . Je lui dis « Oui oui c’est moi« .
Après un long silence, elle me dit qu’elle est très étonnée que je réponde… (voilà pourquoi je me demande encore si son mail est bien de sa part ? )
Pour moi, c’est celui qui est à côté du téléphone qui répond … Elle me dit qu’elle aime beaucoup ce que je fais et qu’elle a un projet. Elle me confie que ses amis lui ont dit que je n’accepterais jamais son projet … Je me demande d’où cela sort ça … Bambi me demande si il y a beaucoup de gens qui n’accepte pas de répondre aux interviews… sans détour, je lui dis oui.
Nous parlons de la distance et de l’image que les gens se font d’un titre, que ce soit Rédac Chef, décorateur ou autres. Elle me raconte qu’à l’époque il y avait, dans le milieu de la mode et dans les rédactions de Marie Claire, des gens qui effectivement étaient insupportables.Je me suis d’ailleurs posée la question de savoir si je n’allais pas passer de l’autre côté du bureau. Bambi me raconte qu’elle a appelé Claude Brouet, la Rédactrice en Chef du Marie Claire. Elle m’a reçu dans la semaine avec beaucoup d’humilité, bien plus gentiment que la merdeuse qui s’occupait du « spécial accessoires ». D’ailleurs, j’ai revu Claude Brouet il y a quelques année. Je faisais la queue pour une expo au Grand Palais. Elle était devant moi. Je lui ai tapé sur l’épaule pour la saluer. On a papoté et je ai lui dit « Vous êtes une très grande dame de la mode, vous êtes une très grande dame tout court. Vous êtes une très grande dame car vous êtes à l’écoute, accessible« . Mon ami, qui lui était Directeur de communication pour de grands groupe a dit « Bambi a raison, on vous le dit pas souvent mais vous êtes une très grande dame« . Je pense que les plus grands ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Les plus grands sont généralement les plus agréables à fréquenter.
Voyagez-vous ? New York, avez vous revu votre ville ?
Je ne voyage pas beaucoup et si je dois faire 8 heures d’avion, c’est pour aller dans un pays différent. New York, j’y suis retournée il y a deux ans pour un week end. Ma fille m’a annoncé qu’elle avait pris un billet d’avion. Elle m’a rappelé que je lui avais promis de l’emmener et comme je ne l’avais pas fait jusqu’à ce jour, celle-ci a décidé d’y aller seule pour retrouver sa cousine. À ce moment-là, je me suis sentie coupable, j’avais zappé qu’elle n’avait jamais mis les pieds à New York… Comme d’habitude, ça n’était pas le moment mais j’ai pris le week end pour les trimballer dans mon New York … La bonne nouvelle a été que j’ai retrouvé une amie. On a revu tous les endroits où j’avais vécu … mais New York, je m’en fous, c’est affreux…
Est ce que vous voyez une différence entre le fait de travailler en Angleterre et en France ?
En Angleterre, les gens luttent beaucoup. Ils sont très à cheval sur la sécurité. Les Anglais rigolent souvent des Français car ils pensent qu’ils ne travaillent pas … mais eux boivent beaucoup de thé …
Je vais travailler sur un projet de maison privée en Angleterre. D’ailleurs, je vais essayer de rester à ma place… J’ai tendance à vouloir tout savoir et à me mêler de ce qui ne me regarde pas. C’est horrible. Parfois le plombier m’explique quelque chose et il me dit que je ne peux pas mettre une baignoire à tel endroit … Qu’est ce que ça m’énerve ! (mdr)
Alors, je lui demande de m’expliquer le problème, tout en me disant « quelle conne, pourquoi tu fais ça !« . Le mec me dit alors qu’il faut surélever la baignoire pour que l’écoulement se fasse correctement. Je lui dis « Ah oui, c’est exactement, ce qu’on va faire. On va construire une scène et on va mettre cette baignoire au milieu de celle-ci et elle sera entourée de rideaux rouges« . Tout le monde m’a pris pour une folle. C’était au Saint-James et j’ai dit à l’équipe « Je vais faire une chambre Bambi Sloan« . C’est la plus petite mais elle a une baignoire pour deux personnes avec variateur sur une scène.
Parfois, je regrette de ne pas être plus consultée pour des détails techniques. Je pense qu’on ne raconte pas n’importe quoi. Parfois, les choses ne sont vraiment pas possibles mais on devrait pouvoir trouver une solution ensemble.
Intervenez-vous après l’architecte ou travaillez-vous ensemble ?
À 99%, nous travaillons ensemble.
Il m’est arrivé accidentellement d’intervenir après et je ne veux pas que ça se reproduise. En fait, je vais faire le parallèle entre un chirurgien et superbe maquilleuse. Le Chirurgien sans la maquilleuse et inversement, ça peut être un désastre … Je n’aime pas travailler de manière isolée, j’aime bien travailler en tribu et d’avoir un jeu de ping pong… Parfois, j’ai l’impression que les gens ne comprennent rien, peut-être que je m’exprime mal … Alors je sors un papier et un crayon et là, on se comprend …
Avec d’autres, j’ai à peine ouvert la bouche et on s’est compris.
Hotel de JoBo
Attachez-vous de l’importance à l’artisanat ?
Ah oui ! Je n’aime que ça en fait. Je n’ai jamais eu de gros budgets où je pouvais me permettre de faire des bronze à la feuille d’or ou dépenser 15 000 euros sur une tringle à rideau, ça me ferait mal au ventre même …
J’adore les gens qui travaillent avec leurs mains et qui sont petits comme moi. Regardez ici, les filles qui ont fait les rechampies avec les différentes variations de couleurs, c’est génial ! J’essaie de travailler avec les mêmes personnes, tout dépend du chantier et des possibilités de chacun.
Si vous deviez définir le luxe, ce serait quoi pour vous ?
C’est compliqué. Le luxe, c’est un terme qui veut dire, précieux, rare, qui veut dire cher parfois… Quand c’est cher, je m’en fous … (tout comme moi)
Et votre luxe à vous ?
Mon luxe à moi c’est le temps, c’est un truc que je ne peux pas vendre ! Pour moi, le luxe, ce serait d’avoir mon petit-déjeuner au lit, tous les matins … enfin c’est assez simple car je ne mange pas le matin, mais je voudrais avec mon café, un cendrier et une vue sur la mer … (mdr moi aussi surtout la cigarette)
Le luxe, ça pourrait être un certain raffinement très simple en fait… (excellemment justement dit)
J’ai passé une semaine dans un lodge au Sénégal. Il y avait une cabane en bois, tout en haut d’un baobab. Il y a une sorte d’échelle, une terrasse et un lit … Tout dans ce lodge était fait à la main avec des morceaux de bois, des feuilles …
J’ai trouvé ça extrêmement raffiné. Dans le tronc de mon arbre, j’avais une arrivée d’eau froide et c’était peut-être ça aussi le luxe, c’est avoir une salle de bain dans un arbre. Je trouve que d’avoir ça, c’est forcément un luxe dans le contexte… Le luxe des uns n’est pas forcément le luxe des autres. Le luxe, c’est quelque chose de bien fait …
Je préfère manger le croque-monsieur top du top que du mauvais caviar !
Je préfère quelque chose de bien fait !
Il n’y a pas besoin que ça coûte un bras. D’ailleurs, il y a des maisons de couture où je passe ma main sur le portant et j’ai du mal à toucher le tissu, car ils sont indignes !
Y a-t-il un couturier avec qui vous aimeriez travailler ?
Aujourd’hui non, c’est triste n’est ce pas ! En fait, le top 3 des vrais créateurs, c’est Jean-Paul Gaultier, Christian Lacroix, Galliano. Ils ont une vision ! Dans ce milieu, à mes débuts, je pleurais systématiquement. À la fois parce que j’étais épuisée mais aussi par le final des défilés. J’étais émue.
Et puis, un jour, plus rien.
Je n’ai plus ressenti cette émotion.
Est ce que j’étais blasée ? Je me souviens de ce défilé Comme des Garçons où les filles avaient toutes la lèpre, les cheveux gras, … (ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiii)
Et puis, j’ai eu une place pour le défilé de Galliano pour Dior à l’Opéra de Paris. Je suis rentrée chez moi en pleurant. Ce n’était pas un défilé, c’était spectacle. Nous sommes arrivés dans une salle de « lendemain de fête ». Il y avait des tables sales, avec de la vaisselle et des restes … On a compris qu’ils avaient dansé toute la nuit. Puis soudain, nous avons été emportés dans un délire avec des danseurs de tango, les yeux fatigués et noircis. Les filles avaient es collants déchirés… Je ne pouvais pas croire ce que je voyais… Personne n’avait réussi à m’émouvoir comme ça.
(?) rires
J’adore la collection Gucci, elle m’a absolument éclaté. On s’y amuse beaucoup… Rêver devant du beau, c’est important ! (mais je le dis tout le temps)
Une pièce bien faite, c’est bien mais ça ne me fait pas rêver ! Il faut que ça s’éclate !
Lacroix a bouleversé les codes mais sans le faire exprès. Il ne s’est pas dit « Je vais faire ça pour faire emmerder ». C’est son imaginaire, sa façon de travailler. Il a mélangé plein de codes, de matières, de paternes. Je trouve que ça faisait de jolies femmes. En déco, il est génial aussi.
De quoi êtes-vous vraiment fière ?
Je ne peux pas dire ça … J’ai l’impression de n’avoir jamais fini les choses. Ma maison n’est pas encore finie d’ailleurs. Ce dont je suis vraiment fière, c’est la confiance que les gens me font. Je suis fière d’avoir gagné la confiance … mais la confiance, ça se mérite … et ça veut dire que j’ai mérité cette confiance, ça c’est une belle réussite et c’est une fierté. Ils font une confiance aveugle … à une folle (rire)… Quand on travaille avec moi, on se rend compte très vite que je suis une terrienne. j’ai les deux pieds par terre et je suis la plus raisonnable de tous, peut-être pas dans les goûts mais dans le planning et les coûts… En général, je sauve la peau de tout le monde à la fin du chantier… J’ai un côté ménagère !