Le C à lire . . souvenirs des ambiances hivernales . . .
IL FaiT
UN FRaNC SoLeiL
UNe FRaNCHe Lumière
UN FRaNC FRoiD
un franc bleu au ciel
10H = - 3°
on ne peut pas dire que nous ployions sous un froid sibérien . . .
je me souviens des -10 -15 en pleine journée en 1995 ou 1996 on allait se balader dans ce froid revigorant
la goutte au nez et son bout rouge écarlate ,
les bouts des doigts de pieds et des mains gelés prêts à tomber ,
les poumons remplis d'air pur
les larmes aux yeux tellement la froidure pique
collée sur la bouche et le nez l'écharpe mouillée par l'haleine qu'on voit sortir toute blanche comme la fumée d'une cheminée
les cuisses congelées rouges sang une fois déshabillée et qui brûlent comme si elles avaient été collées au fourneau de fonte
Et quand 3 h plus tard on rentre à la maison on a l'impression en ouvrant la porte , d'entrer dans une fournaise
QUE DU BONHEUR ! ON SE SENT VIVRE
ne me dites pas qu'on peut avoir de TELLES sensations , un tel bien- être quand on a + de 30° je hais la chaleur ( j'aime ce froid à un point que vous n'imaginez pas : je l'aimerais durant 6 mois si ma chaudière ?ma cuve et mon porte feuille ne me tracassaient pas autant )
je ne vous parle pas de mon enfance à BASTOGNE dans les ardennes belges .
je vois de la fenetre de la salle à manger (oui la salle à manger est sur l'avant en hiver elle revient en été sur l'arrière) mon père partir à l'école avec ses grosses chaussures de cuir spéciales neige . . . son sac dans une main , l'autre en poche ,tête baissée pour se protéger du froid sibérien (non jamais de bonnet jamais de chapeau) . . . son gros pardessus (râpé comme dirait Daniel Guichard- magnifique chanson) et sa grosse écharpe : je le vois là en ce moment manquer de tomber en dérapant sur la glace
Mais oui puisqu'on descendait durant certains hivers à - 20 ° voire moins 25° et tiens me voilà partie dans mes pensées
Dans son grand vieux pardessus usé
Il s´en allait l´hiver ,
Dans le matin glacial
Mon père .
L´été, on faisait le tour de France
Parfois le même que ses coureurs
Ah non ce n’était pas la misère
Ce n’était pas non plus toujours le paradis
On faisait toujours du camping
pas du tout celui de la télé
C’était sauvage « froussard » « broussard »
Le soir en rentrant de l’école
Après s’être lavé les mains et
attablé pour un goûter vite fait
café tartine de confiture
Il se couchait toujours sur le canapé en disant : chui crevé !
Les élèves l’avait épuisé
Mais Oui les dimanches étaient monotones
On n´recevait jamais personne
Ça n´le rendait pas malheureux
Bien au contraire comme moi il en était heureux
Oui il était comme le père de Daniel Guichard
il lui arrivait de lever la voix
On connaissait la chanson : c’était sur
La gauche, la droite, MAIS JAMAIS AU GRAND JAMAIS SUR le bon Dieu
Chez nous y avait la télé depuis
1963 jour et heure de l’assassinat de Kennedy
De ça on s’en souviendra
Alors non , je n’allais rien chercher ailleurs
ni dehors Ni même chez les copines
Ça ne se faisait PAS chez nous , en tous cas pas en ville
Dire que j´ai passé des années
A côté de lui en le regardant ça oui
Mais On a à peine ouvert les yeux l’un sur l’autre
Nous deux.
J´aurais pu et ça vraiment si j’avais su
Faire avec lui un bout d´chemin
Ça l´aurait p´t´-être rendu heureux
Mon père
Mais quand on a juste 13 / 15 ans
On n´a pas le cœur assez grand
Pour y loger toutes ces choses là
Aujourd’hui qu´il est loin d´ici
En pensant à tout ça, j´me dis
"J´aimerais bien qu´il soit près de moi"
PAPA...
Et bien oui : tout à coup la nostalgie nous prend au moment ou on s'y attend le moins mais l'image de la neige du froid et des congères m'ont soudain happée vers une IMAGE PLUS PERSONNELLE BIEN LOINTAINE oubliée mais tout à coup présente rien qu'en évoquant le temps qu'il fait
BASTOGNE 1987 - 27° on a eu pire dans les années 60
je ne parle pas des nuits mais des journées
rochefort ce n'est pas Bastogne il y fait moins froid
ce n'était que du bonheur . . . mais qu'est ce que j'aimais ce temps là !
Le vent soufflait . . . les congères se formaient . . . les routes de la ville - la notre en tous cas la plus longue - était bloquée à toute circulation : que c'était beau !
Les congères montaient montaient heure par heure à plus de 150 cm
on se levait le matin - il n'y avait pas le chauffage central dans les années 60 dans notre maison en tous cas, mais des fourneaux dans les pièces a vivre (cuisines séjour salle à manger) où nous avions a peu près 32 ° . . quand on descendait au rez -de - chaussée , aux toilettes : on faisait pipi avec tout au plus 5 ou 6°
glaglagla : je ris encore
on dormait dans des draps de molleton , couverts par un gros tas de couvertures , de courtes pointes, de matelas (couvertures piquées) on n'osait pas sortir de son lit . . . quand on devait enfin se lever à 7h : le givre avait toutee la nuit fait de beaux dessins sur les vitres des fenêtres qu'on avait plaisir avec son ongle à gratter - eh des trucs aussi betes on avait plaisir avec des choses bien basiques telles que celles -là -
Oui c'était le bon vieux temps et je n'étais jamais malade !
Aujourd'hui pour les plus chanceux d'entre nous : on a 18 ° voir 20° dans nos chambres surtout en appartement (alors que 16° serait largement suffisant et encore )
Oui je sais ce qu'on dit : on voit qu'elle vieillit car quand on dit c'était mieux avant c'est qu'on devient vieux . .. et moi je dis que si je pouvais revenir en arrière c'est dans les années 50 que je retournerais !
Oui je persiste et signe : c'était mieux avant mais avant avant bien entendu