Des chercheurs de l'ULiège (qui collabore avec le CHU de Liège), de la KU Leuven et de l'ULB
ont analysé 391 échantillons de souches virales belges.
"Les virus ont énormément de variabilités génétiques. Quand on compare les génomes de ces virus, on est en mesure de reconstruire l'arbre philogénétique, qui représente les relations évolutives entre les différents virus. Cet 'arbre' est tellement précis qu'n a pu le cartographier dans le temps et dans l'espace. Cela nous a appris beaucoup de choses sur l'importance relative des événements d'introduction du virus dans notre pays. Et on sait maintenant que sur ces 391 échantillons analysés, on a détecté pas moins de 160 introductions indépendantes du virus. Cela veut dire que l'arrivée de personnes infectées sur le territoire a énormément contribué à l'établissement de différentes chaînes de transmission", explique Simon Dellicour, épidémiologiste (FNRS) à l'ULB.
Certains ont émis l'hypothèse de l'existence d'un "patient zéro" unique qui aurait été à l'origine de la propagation de l'épidémie de Covid-19 en Belgique. Cette hypothèse est balayée par l'étude, poursuit Simon Dellicour : "Très clairement il n'y a pas un patient zéro. Et ce ne sont 20 ou 30 personnes qui sont revenus des sports d'hiver en Italie du nord et qui ont établi à elles seules les chaînes de transmission qui ont provoqué une épidémie de Covid-19 en Belgique".
Il y a eu de multiples portes d'entrée du virus. "Cela veut dire très concrètement que, si l'on arrive à reprendre le contrôle, et qu'on ouvre nos frontières avec un pays où il y a encore une circulation active du virus, cela nous donne une idée de la vitesse à laquelle des chaînes de transmission pourraient revenir sur notre territoire. Il faudra à ce moment examiner la situation avec une extrême prudence", poursuit le chercheur.
Selon cette étude, y a-t-il eu des événements d'introduction du virus avant le 1er mars 2020? "C'est très probable. Comme le virus mute peu, on a du mal à calibrer dans le temps certains événements dans le passé. Nous pensons qu'il est très probable qu'il y ait eu plusieurs événements d'introduction avant le 1er mars, mais nous ne pouvons pas les dater exactement, et nous ne connaissons pas leurs importances relatives", explique aussi Simon Dellicour.
Dispersion des lignes virales
L'étude apporte aussi des informations sur ce qui s'est passé pendant la période de confinement, ajoute-t-il : "On a comparé l'histoire et la dynamique de dispersion des lignées virales avant et pendant le confinement. On constate une diminution globale de la vitesse de transmission du virus pendant le confinement. Par contre, en se concentrant sur la province de Liège, pour laquelle nous avions un échantillon assez dense, nous avons observé que, même pendant le confinement, le virus était capable de voyager sur des grandes distances au sein de cette province". Il sera intéressant de continuer à analyser la dynamique de dispersion des lignes virales pendant le déconfinement progressif. "Cela pourra nous renseigner sur ce qui pourra être mis en place comme stratégie d'intervention si, à un moment, il faut freiner le déconfinement ou revenir en arrière", conclut-il.
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L’Europe doit se préparer à une deuxième vague du nouveau coronavirus, a prévenu la directrice du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), Andrea Ammon, au moment où de nombreux pays ont amorcé un déconfinement.
La question n’est pas de savoir s’il y aura une nouvelle vague de contaminations, mais «quand et de quelle ampleur», a affirmé Andrea Ammon dans un entretien jeudi au quotidien britannique The Guardian.
«Le virus est autour de nous, circulant beaucoup plus qu’en janvier et février», a-t-elle ajouté, soulignant que les chiffres concernant l’immunité de la population n’étaient pas encourageants: «85% à 90%» restent exposés à la maladie Covid-19.
«Je ne veux pas dresser une image catastrophique mais je pense que nous devons être réalistes. Ce n’est pas le moment, maintenant, de se relâcher complètement», a-t-elle ajouté.
L’Europe est le continent le plus touché par la pandémie, avec près de 2 millions de cas, dont 169.932 mortels, principalement au Royaume-Uni, en Italie, en France et en Espagne, selon un comptage jeudi de l’AFP.
Au total, la planète a franchi le cap des cinq millions de cas, parmi lesquels 328.220 décès.
Le Centre de prévention, petite agence de l’UE basée en Suède qui joue un rôle de conseil sur le contrôle des maladies infectieuses, avait indiqué, début mai, que «la vague initiale de transmission a passé son pic», avec une baisse des nouveaux cas dans la plupart des pays de l’UE.
Alors que de nombreux pays européens ont commencé à lever les restrictions liées au déconfinement, Andrea Ammon estime toutefois qu’une seconde vague ne sera pas nécessairement désastreuse si les gens continuent de respecter les règles de distanciation.
Lassés des restrictions, surtout «maintenant que l’on voit clairement (les infections) baisser, les gens pensent que c’est fini. Mais ça ne l’est pas», a-t-elle averti.
Les gouvernements ont «sous-estimé», au début de la crise, la vitesse de propagation du virus, à laquelle ont contribué les vacances de neige dans les Alpes début mars, selon elle.
pardon mais
pourquoi on ne nous dit pas qu'on va mourir avant 2021 ???????
ça devient ultra terrifiant ou ultra risible je ne sais pas encore